A proposed book ban in Alberta classrooms has caught the attention of many people in the Trafalgar community. Recently, the province listed more than two hundred titles that were to be removed from schools and libraries for people under the age of 18. The Premier of Alberta has since asked for a review and possible rollback of the new policy, but the conversation about what young people can read is taking place across the country.
Annie Brown is the Head of the English Language Arts department and has been teaching reading and literature for two decades. While not entirely surprised when she read about the censorship in Alberta, she was definitely disheartened. Ms. Brown points to the idea that people are reading less and less, which she finds concerning. “If kids are reading less because of phones, then why on earth are we making it even harder for them to connect with literature?” she wondered.
Annie’s philosophy on the subject is that young people are usually capable of critically reading challenging material if it is presented in a safe and accepting environment.
“Schools and libraries are places where books are equally accessible to everyone so the idea of taking away choice in these places is upsetting,” she says.
“If kids are reading less because of phones, then why on earth are we making it even harder for them to connect with literature?”
A peek into the Trafalgar bookroom will find several books that have been challenged or banned at some point. That isn’t a deterrent for Ms. Brown, though.
“We teach The Handmaid’s Tale in Secondary V, for example. The conversations we’ve had with that novel are so rich. It was written in 1984, but it’s relevant to the modern world, and if someone told me I couldn’t teach it anymore, I would be fit to be tied because what has come out of those literature discussions has been brilliant. The students really make amazing connections with the story.”
“With censorship, you are assuming you have the right to make choices for other people, but we believe that in spaces where there is free discussion and critical thought, students can choose for themselves.”
“I really feel for the teachers in Edmonton (and other places with heavy classroom censorship) because it feels like the city, the community and their administration won’t necessarily have their backs.” Ms. Brown continues to say she appreciates the professional respect found at Trafalgar to choose classroom texts.
“With censorship, you are assuming you have the right to make choices for other people, but we believe that in spaces where there is free discussion and critical thought, students can choose for themselves.”
Version Français
Un projet d’interdiction de certains livres dans les classes de l’Alberta a attiré l’attention de plusieurs membres de la communauté de Trafalgar. La province a publié une liste de plus de deux cents titres à retirer des écoles et des bibliothèques pour les jeunes de moins de 18 ans. Depuis, la première ministre de l’Alberta a demandé une révision et un possible recul de cette politique. Mais le débat sur ce que les jeunes devraient avoir le droit de lire se fait entendre partout au pays.
Annie Brown, responsable du département d’anglais, enseigne la littérature depuis plus de vingt ans. Même si elle n’a pas été entièrement surprise en apprenant la nouvelle censure en Alberta, elle a été profondément découragée. Selon elle, les jeunes lisent déjà de moins en moins, ce qui est inquiétant.
« Si les ados lisent moins à cause des cellulaires, pourquoi leur compliquer encore plus l’accès à la littérature?», lance-t-elle.
Pour Annie, les jeunes sont tout à fait capables de lire de façon critique des textes exigeants, à condition qu’ils soient présentés dans un milieu sécuritaire et accueillant.
« Les écoles et les bibliothèques devraient être des lieux où les livres sont accessibles à tous. Enlever ce choix-là dans de tels espaces est troublant », dit-elle.
À Trafalgar, plusieurs ouvrages qui ont déjà été contestés ou interdits ailleurs sont au programme
« On enseigne par exemple The Handmaid’s Tale en secondaire V. Les discussions autour de ce roman sont d’une grande richesse. Bien qu’il ait été écrit en 1984, il demeure d’une pertinence frappante aujourd’hui. Si on m’empêchait de l’enseigner, je serais renversée, parce que les échanges littéraires qui en découlent sont brillants. Les élèves créent des liens étonnants avec l’histoire. »
Pour elle, la censure revient à croire qu’on a le droit de décider à la place des autres.
« Or, dans un espace de discussion libre et de réflexion critique, les élèves sont capables de faire leurs propres choix. »
Mme Brown dit avoir beaucoup d’empathie pour les enseignants d’Edmonton — et d’autres villes où la censure est plus présente, qui n’ont pas toujours l’impression d’avoir l’appui de leur communauté ou de leur administration. Elle souligne d’autant plus l’importance du climat de respect professionnel qu’elle retrouve à Trafalgar, où les professeurs peuvent choisir leurs textes de classe.
« La censure, c’est décider pour les autres. Mais nous, on croit qu’en favorisant le dialogue et la pensée critique, les élèves peuvent faire leurs propres choix. »