Nothing Surprises Mr. Picard

Joël Grégoire-Picard
Version française ci-dessous

When you ask Joël Grégoire-Picard what surprises him when he thinks about cybersecurity and keeping data private and safe online, he doesn’t hold back. “Nothing surprises me anymore,” he laughs. “Usually, I’m just disappointed.”

It’s the kind of humour that he brings to his role, but behind the jokes is a deep sense of purpose. As the IT Coordinator and Privacy Officer at Trafalgar, Mr. Picard spends his days balancing the invisible workings of technology with the very visible needs of a busy school. One minute, he’s making sure the Wi-Fi behaves; the next, he’s reading the fine print of an app’s privacy policy, line by painstaking line.

“I actually read the terms and conditions,” he says, “because if we’re using an app or a program with students, I need to know what data they’re collecting. I can’t assume a company is doing the right thing just because they say they are.”

“It’s an opportunity to remind us all about the things many of us already know but often forget.”

That skepticism isn’t cynicism; it’s experience. It’s also the reason why Cyber Awareness Month, which takes place throughout October, matters so much to him. Mr. Picard explains that it is “an opportunity to remind us all about things many of us already know but often forget.”

Phishing attempts, suspicious links, weak passwords: it’s the same advice that has been circulating for years. But to Mr. Picard, the difference lies in whether people actually apply it.

“Cyber awareness isn’t just about technology,” he says. “It’s about behaviour. You can have the best security systems in the world, but if someone in your network clicks a bad link, those systems that were put in place don’t matter.”

That human side of cybersecurity, with the mix of good habits, curiosity, and caution, is what he hopes to nurture within the Trafalgar school community.

For Mr. Picard, Cyber Awareness Month isn’t a box to check. It’s an annual reminder that vigilance needs to become part of our culture.

“If We Say It’s a Losing Battle, Then What Are We Even Doing? We’re educators. Our whole job is to teach people how to do better.”

When asked whether it feels like a losing fight, trying to keep up with hackers who keep getting smarter,  Mr. Picard shakes his head.

“There are two battles,” he says. “The tech battle and the human one. On the tech side, defences are always improving. The human battle is harder, but if we say it’s a lost cause, then what are we even doing here? We’re educators. Our whole job is to teach people how to do better.”

Advice for the Real World
Ask Mr. Picard for one piece of advice, and he doesn’t hesitate. “Use a password manager,” he says, almost pleadingly.

“I’ve worked at Apple, at insurance companies, at software firms, and everywhere it’s the same thing. No one remembers their passwords. People write them on sticky notes or keep them in their phones. A password manager saves so much pain. One password, that’s it.”

And for parents? His tone turns serious.

“They have to say no, as hard as it is, when it comes to phones and social media.”  He continues, “In Quebec, companies can’t collect data from anyone under 14 without parental consent. But the system can easily be fooled by lying about your age to get on social media or other websites that can collect your personal information. Parents let it slide because ‘everyone else is doing it.’ But that early habit of giving away personal data without understanding what it means, well, it can be a problem.”

“Years ago, there was outrage about surveillance and data collection. Now, we just hand it over. We’ve become numb to it.”

The Bigger Picture
When asked about the future of technology in schools, Mr. Picard circles back to privacy.

“AI will evolve,” he says, “but the real conversation should be about data: who owns it, who profits from it, and what we’re giving away for free.”

He points out that companies like Snapchat make billions entirely from user data. “They don’t charge you for the app,” he says. “You’re the product. They make money off your information. And most people don’t even blink.”
That complacency, he worries, is the true threat. “Years ago, there was outrage about surveillance and data collection. Now, we just hand it over. We’ve become numb to it.”

The Educator’s Edge
At heart, Mr. Picard sees cybersecurity the same way he sees education: an ongoing, collective act of awareness. “If one person learns to spot a phishing email, and then they tell someone else, and then that person tells someone else, that’s how it spreads. That’s our herd immunity,” he says.

And when he says “nothing surprises me anymore,” it’s not a shrug of resignation. It’s a call to stay alert, to stay informed, and to keep teaching.

Because in the end, the goal isn’t just safer technology. It’s a more informed community: one password, one conversation, one curious student at a time.
Version Français

Rien ne surprend M. Picard

Quand on demande à Joël Grégoire-Picard ce qu'il y a de surprenant dans la cybersécurité et la confidentialité des données en ligne, il répond sans hésiter. « Plus rien ne me surprend », dit-il en riant. « En général, je suis juste déçu. »

C'est le genre d'humour qu'il apporte à son rôle, mais derrière les plaisanteries se cache une vision profonde de sa mission. En tant que Coordinateur informatique et responsable de la confidentialité chez Trafalgar, il passe ses journées à trouver l'équilibre entre les technologies invisibles et les exigences très concrètes d'une école active. Un instant, il s'assure que le Wi-Fi fonctionne correctement ; l'instant d'après, il lit attentivement, ligne par ligne, les petits caractères de la politique de confidentialité d'une application.

« Je lis vraiment les conditions générales, explique-t-il, car si nous utilisons une application ou un programme avec les élèves, je dois savoir quelles données sont collectées. Je ne peux pas supposer qu'une entreprise agit correctement simplement parce qu'elle le dit. »

« C'est l'occasion de nous rappeler à tous des choses que beaucoup d'entre nous savent déjà, mais que nous oublions souvent. »

Ce scepticisme n'est pas du cynisme, c'est de l'expérience. C'est aussi la raison pour laquelle le Mois de la sensibilisation à la cybersécurité, qui se déroule tout au long du mois d'octobre, est si important pour lui. 

M. Picard explique que c'est « l'occasion de nous rappeler à tous des choses que beaucoup d'entre nous savent déjà, mais que nous oublions souvent ».

Tentatives d'hameçonnage, liens suspects, mots de passe faibles : ce sont les mêmes conseils qui circulent depuis des années. Mais pour M. Picard, la clé de la réussite réside dans l'adoption de ces pratiques par les gens.

« La cyberconscience ne concerne pas seulement la technologie », dit-il. « Elle concerne le comportement. Vous pouvez avoir les meilleurs systèmes de sécurité au monde, mais si quelqu'un dans votre réseau clique sur un lien malveillant, ces systèmes ne servent à rien. »

C'est cet aspect humain de la cybersécurité, qui allie bonnes habitudes, curiosité et prudence, qu'il espère cultiver au sein de la communauté scolaire de Trafalgar.

Pour M. Picard, le Mois de la sensibilisation à la cybersécurité n'est pas une simple formalité. C'est un rappel annuel que la vigilance doit faire partie intégrante de notre culture.

« Si nous disons que c'est une bataille perdue d'avance, que faisons-nous ? Nous sommes des éducateurs. Notre travail consiste à enseigner aux gens comment s'améliorer. »

Interrogé sur l'impression de mener un combat perdu d'avance face à des pirates informatiques de plus en plus intelligents, M. Picard secoue la tête.

« Il y a deux combats », dit-il. « Le combat technologique et le combat humain. Sur le plan technologique, les défenses s'améliorent constamment. La bataille humaine est plus difficile, mais si nous disons que c'est une cause perdue, alors que faisons-nous ici ? Nous sommes des éducateurs.» Notre travail consiste à enseigner aux gens comment s'améliorer. »

Conseils pour le monde réel
Demandez à M. Picard de vous donner un conseil. Il n'hésite pas. « Utilisez un gestionnaire de mots de passe », dit-il, presque suppliant.

« J'ai travaillé chez Apple, dans des compagnies d'assurance, dans des entreprises de logiciels, et partout, c'est la même chose. Personne ne se souvient de ses mots de passe. Les gens les notent sur des post-it ou les enregistrent dans leur téléphone. Un gestionnaire de mots de passe vous évitera bien des soucis. Un seul mot de passe, c'est tout ce dont vous avez besoin. »

Et pour les parents ? Son ton devient sérieux.

« Ils doivent dire "non", même si c'est difficile, quand il s'agit de téléphones et de réseaux sociaux. »  Il poursuit : « Au Québec, les entreprises ne peuvent pas collecter de données auprès de personnes de moins de 14 ans sans le consentement parental. Mais le système peut facilement être trompé en mentant sur son âge pour accéder à des réseaux sociaux ou à d'autres sites web qui peuvent collecter des informations personnelles. Les parents laissent faire parce que « tout le monde le fait ». Mais cette habitude précoce de divulguer des données personnelles sans comprendre ce que cela implique peut poser problème. Il y a quelques années, la surveillance et la collecte de données suscitaient l'indignation. Aujourd'hui, nous les transmettons sans sourciller. Nous sommes devenus insensibles à cela. »

Une vision plus large
Lorsqu'on lui demande ce qu'il pense de l'avenir de la technologie dans les écoles, M. Picard revient sur la question de la vie privée.

« L'IA va évoluer, dit-il, mais le véritable débat devrait porter sur les données : qui en est propriétaire, qui en tire profit et ce que nous donnons gratuitement. » Il souligne que des entreprises comme Snapchat gagnent des milliards grâce aux données de leurs utilisateurs. « Elles ne vous font pas payer l'application, dit-il. Vous êtes le produit. Elles gagnent de l'argent grâce à vos informations. » Et la plupart des gens ne s'en rendent même pas compte.»

Cette complaisance, craint-il, est la véritable menace. « Il y a quelques années, la surveillance et la collecte de données suscitaient l'indignation. Aujourd'hui, nous les transmettons sans sourciller. Nous sommes devenus insensibles à cela. »

L'avantage de l'éducateur
Au fond, M. Picard considère la cybersécurité de la même manière qu'il considère l'éducation : comme un acte collectif et continu de sensibilisation. « Si une personne apprend à repérer un e-mail de phishing, puis en parle à quelqu'un d'autre, et que cette personne en parle à son tour à quelqu'un d'autre, c'est ainsi que cela se propage. C'est notre immunité collective », explique-t-il.

Et lorsqu'il dit : « Plus rien ne me surprend », ce n'est pas un signe de résignation. C'est un appel à rester vigilant, à se tenir informé et à continuer d'enseigner.

Car, en fin de compte, l'objectif n'est pas seulement d'avoir une technologie plus sûre. C'est une communauté mieux informée: un mot de passe, une conversation, un élève curieux à la fois.
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